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Claude-Jules DUFOUR,
dit DURUOF

(1841-1898)
Aéronaute
Premier pilote à avoir navigué dans le ciel de l’Eure

Claude-Jules Dufour, dit Duruof, aéronaute et ingénieur français nait à Paris le 9 décembre 1841 dans une famille de commerçants. Il devient d’abord arpenteur et dessinateur. Passionné par l’aérostation, il prend part en 1865 en tant qu’aide de bord, aux ascensions du Géant, ballon du célèbre photographe Nadar, à Lyon et Amsterdam.

Les ballons sortis pendant le siège de Paris (1870-1871)
© Musée de l'Air et de l'Espace - Le Bourget / Dépôt de l'Association Les Ailes Brisées / Vincent PANDELLE

Deux ans plus tard, il devient aéronaute de foire pour gagner sa vie sous le nom de Duruof, anagramme de son patronyme. Il se révèle tout de suite être un excellent pilote malgré son jeune âge. Il achète alors à Eugène Godard, un ballon de 1200 m3 qu’il baptise le Neptune, ballon avec lequel il accomplit deux ascensions remarquables à Calais puis à Monaco. C’est d’ailleurs avec ce ballon, qu’il réalise, après s’être porté courageusement volontaire le 23 septembre 1870 pendant le siège de Paris, l’ascension qui l’immortalise comme premier postier de l’air, premier pilote de guerre en vol libre et surtout premier pilote à avoir navigué dans le ciel de l’Eure.

Parti au petit matin de la place Saint Pierre à Paris, son ballon chargé de 125 kilos de lettres et dépêches destinées aux délégués du gouvernement repliés à Tours, il réussit l’exploit de survoler Paris assiégé par l’armée prussienne, de survoler les lignes ennemies à Versailles puis de continuer son vol jusqu’à poser son ballon dans le parc du château de Cracouville au Viel Évreux ! La poste aérienne était née !

Après la Commune, il reprend ses activités d’aérostier. Le 31 octobre 1874, alors qu’il inaugure avec son épouse à Calais un nouveau ballon, le Tricolore, il tombe en mer au large mais est secouru d’extrême justesse. Il poursuit toutefois ses ascensions jusqu’en 1883 (85 au total). Puis atteint d’un mal qualifié de mystérieux, il s’isole et divorce, avant de tomber dans le plus complet dénuement. Il meurt le 12 février 1898 à Esquéhéries (Aisne), où il s’était établi trois ans auparavant dans une petite propriété.