Quatre années plus tard, éclate la Grande Guerre, et l’invention, qui n’avait encore qu’une utilisation limitée, s’avère dès le début du conflit comme un auxiliaire crucial. Sans l’observation aérienne de l’Ébroïcien Georges Bellenger, lors de la bataille de la Marne de septembre 1914, le cours de la guerre n’aurait sans doute pas été le même. La fin de celle-ci en 1918 signifie un reflux de l’aviation, qui grâce aux progrès techniques, trouve une nouvelle vocation celle du transport de passagers qui reste élitiste. Mais la France a le souci dans les années 30 d’impulser une démocratisation de la pratique de l’aviation.
Derrière l’aviation populaire créée en 1937, se profile, non sans arrière-pensée, la formation de futurs pilotes pour une guerre que l’on voit arriver.
Les premiers vols commerciaux se mettent également en place à la veille de la Première Guerre mondiale. Les avions étant de plus en plus nombreux, les simples champs deviennent des stations d’aviation, dont celle d’Évreux inaugurée en 1913.
La station Bellenger permet de mettre à l’abri des avions encore fragiles, constitués de bois et de toile. Les aéroplanes les plus en vue sont alors les Blériot XI, produit à 800 exemplaires, pesant 300 kg et pouvant voler à 110 km/h, le Nieuport IV de 1911 qui atteint les 120 km/h. Ces deux avions sont également de vrais succès commerciaux, produits à plusieurs centaines d’exemplaires avant et pendant la Grande Guerre.
Il existe d’autres constructeurs comme Voisin ou Maurice et Henri Farman. Ce dernier, quand il teste ses avions, fait souvent escale à Évreux.
Celle-ci est à l’origine du coup d’arrêt de l’invasion allemande sur la Marne.
Le 14 août 1914, l’armée française procède au premier bombardement aérien avec deux Farman M.F 7 sur Metz, alors allemande, où un hangar et deux dirigeables sont détruits.
Réalisant l’importance de l’aviation, les Allemands rattrapent leur retard et prennent l’avantage dans la guerre aérienne, dès la fin 1915, grâce à la synchronisation entre l’hélice et les tirs de mitrailleuse.
Le Fokker Eindecker (avion de chasse monoplan) provoque des ravages dans l’aviation de reconnaissance alliée. La domination allemande dure jusqu’à l’été 1917, lorsque les Anglais et les Français disposent en nombre de nouveaux avions tels que les Sopwith Pup et Triplan et le SPAD S.VII, en renfort du Nieuport XI, et qu’ils maîtrisent à leur tour la synchronisation hélice-tir grâce à la capture d’un avion allemand en 1916.
En 1918, les empires allemand et austro-hongrois, victimes de pénuries de matières premières, ne maîtrisent plus le ciel malgré la mise en service d’avions redoutables comme le Fokker D. VII.
Trois meetings aériens sont organisés les 23 juin 1923, et les 31 mai et 3 octobre 1925. À l’occasion de ce dernier meeting, la 14e étape du concours d’avions de tourisme a lieu à Évreux où 4 500 à 5 000 spectateurs peuvent voir évoluer huit avions parmi lesquels des Morane-Saunier, des Caudron et un Nieuport Astra. Ceux-ci arrivent de Tours, puis rejoignent Douai ensuite.
La décennie s’achève par l’important meeting aérien du 23 juin 1929 organisé par le tout jeune Aéro-club d’Évreux créé en mars de la même année. Il accueille une escadrille de monoplans Morane-Saunier commandée par Robert Morane, signant ainsi le grand retour de l’aviation à Évreux.
En 1932, il dispose de quatre appareils dont un Hanriot HD 32, deux Morane 35 A.S. et un Farman F. 402, remplaçant le Caudron 232 détruit lors d’un atterrissage. Ces appareils volent lors du grand meeting aérien du 3 juin 1934 où l’on peut aussi apercevoir le vieux Farman F. 40 surnommé la « cage à poule », à côté d’un Morane 341 et des Potez 36 et 43. À cette occasion, Paul Lemée pilote le moto-planeur Leroy conçu par l’Ébroïcien Georges Leroy.
L’aéroclub passe en 1935 à sept avions puis en 1938 à douze, à une période où le gouvernement cherche à démocratiser l’aviation avec l’arrière-pensée de former des pilotes de guerre. Cela se concrétise en mai 1937 par la mise à disposition de plusieurs Caudron Luciole au sein d’une section aérienne populaire.
En 1938, l’Armée de l’air crée une école de pilotage. Des élèves pilotes sont formés entre autres sur des Morane 230 et 315, des Fokker 59 et des Hanriot H182.
Introduction
L’avion est un moyen de déplacement qui s’affirme dès les années 1910. Les meetings aériens connaissent un engouement populaire.
Quatre années plus tard, éclate la Grande Guerre, et l’invention, qui n’avait encore qu’une utilisation limitée, s’avère dès le début du conflit comme un auxiliaire crucial. Sans l’observation aérienne de l’Ébroïcien Georges Bellenger, lors de la bataille de la Marne de septembre 1914, le cours de la guerre n’aurait sans doute pas été le même. La fin de celle-ci en 1918 signifie un reflux de l’aviation, qui grâce aux progrès techniques, trouve une nouvelle vocation celle du transport de passagers qui reste élitiste. Mais la France a le souci dans les années 30 d’impulser une démocratisation de la pratique de l’aviation.
Derrière l’aviation populaire créée en 1937, se profile, non sans arrière-pensée, la formation de futurs pilotes pour une guerre que l’on voit arriver.
01
La Belle Époque
de l’aviation
02
La Grande Guerre
et l’aviation
03
Les années vingt :
les débuts de l’aviation
de tourisme
04
Les années trente,
ou le grand retour des avions à Évreux