03

Georges BELLENGER

(1878 - 1977)
Premier aviateur ébroïcien, héros du vol Paris-Pau en 1911
Créateur de l’insigne de pilote militaire

Georges-Marie Bellenger nait à Évreux le 19 septembre 1878. Nommé sous-lieutenant de l’école d’artillerie de l’École Polytechnique en 1900, il réalise sa première ascension en ballon libre en 1906. En deux ans il effectue dix-huit ascensions.

Georges Bellenger
© Musée de l'Air et de l'Espace - Le Bourget Inv. MCA005870

Membre de l’Aéro-Club de France naissant, il obtient le brevet de pilote civil n° 45 en 1910. Il est également l’un des initiateurs du développement de l’aviation à Évreux.

Les 1er et 2 février 1911, il réalise, deux ans après la traversée de la Manche par Louis Blériot, le premier vol Paris-Pau, soit près de 700 kilomètres, en 7h15 sur un avion Blériot XI. À cette occasion, il est célébré comme un héros dans sa ville natale. Dans un discours au Conseil Municipal, le docteur Lerat, proclame : « Après la traversée de la Manche par Blériot, rien de plus hardi que ce raid aérien Paris-Pau n’a été exécuté. »

Le 28 février 1912, ce même élu propose à la Municipalité « d’offrir à la ville un hangar pour avions et de le nommer du nom du capitaine Bellenger ». Le 9 juin 1913, la « Station d’Aviation Bellenger » est inaugurée en présence de plus de 15 000 personnes !

Dès le début de la Première Guerre mondiale, il est choisi pour sa grande expérience par le Général Gallieni pour commander l’aviation de la 6ème armée. Avant, il est chargé de créer la commission d’attribution du brevet de pilote militaire. Il refuse l’attribution du premier « macaron » et obtient le n° 3 après avoir attribué les n° 1 et 2 à deux de ses élèves.

Comme sa hiérarchie ne croit pas aux premiers résultats visuels des opérations de survol de ses pilotes au-dessus des lignes ennemies, il prend la décision de rejoindre Évreux pour prendre son appareil photographique personnel, qu’il adapte par la suite sur son avion. C’est donc à lui que l’on doit les premiers clichés aériens d’observations qui furent déterminants de preuves pour sa hiérarchie. C’est à l’issue des observations photographiques de ses pilotes, que fut déclenchée l’opération des « Taxis de la Marne » le 6 et 7 septembre 1914.

Après un bref passage à la direction de l’aéronautique au ministère de la Guerre, Georges Bellenger, dont le caractère se prête mal aux travaux collectifs d’état-major, revient dans l’artillerie jusqu’en 1918. Il termine la guerre, avec six citations, comme lieutenant-colonel après avoir été gravement blessé.

Il est à nouveau mobilisé à sa demande en 1939 alors qu’il a dépassé la limite d’âge. Après la défaite de la France en juin 1940, il se retire à Annecy où il participe à la résistance de façon active.

Décédé le 22 décembre 1977 dans sa 99ème année, il est inhumé dans le caveau familial au cimetière Saint Louis d’Évreux.

En 2018, un hangar d’avion de maintenance de la base aérienne 105 est baptisé
« Halte aérienne Bellenger » afin de commémorer les 140 ans de la naissance
de ce pionnier de l’aviation.