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Pierre CHANTELOUP

(1890-1976)
Pionnier de l’aviation
Premier aviateur à avoir atterri à Évreux (hors meeting aérien)

Pierre Chanteloup, fils d’agriculteurs, est un passionné de mécanique qui grandit dans le Maine et Loire. Ayant peu de moyens financiers, il commence par exercer le métier de chauffeur de taxi à Nantes, et économise pour réaliser ses premiers vols d’aéroplanes de mai 1911. Il se rend ensuite au Crotoy chez les frères Caudron, et entre chez eux comme apprenti mécanicien. Le 28 juillet 1911, il obtient son brevet de pilote (n° 549).

Pierre Chanteloup aux commandes d'un biplan Caudron type F à Issy-les-Moulineaux le 21 novembre 1913 / Monde et Caméra
Collections du Musée de l'Air et de l'Espace - Le Bourget. MC 11947

En septembre 1912, alors qu’il survole Évreux, il doit atterrir en urgence, « aller aux vaches », en se posant dans un champ du quartier de Cambolle. C’est le premier atterrissage (hors meeting aérien) référencé par la Société Civile d’aviation d’Évreux, alors que la ville ne possède pas encore de station d’aviation.

Pendant son service militaire, il est affecté au Centre d’aviation militaire du Crotoy le 25 février 1913. Il passe son brevet militaire (n° 483) et devient instructeur pilote.

Il est le premier aviateur au monde à avoir réalisé le 21 novembre de cette même année, le premier looping officiel sur un appareil de de type biplan en France à Issy-les-Moulineaux. Cette prouesse lui vaut le trophée de Hendon décerné par l’Angleterre le 27 décembre 1913. En France et à l’étranger, il multiplie les meetings et les exploits, comme son looping, moteur arrêté pour la première fois (7 juin 1914).

Durant la Grande Guerre, après avoir servi les escadrilles C. 11 et C. 51, il est décoré de la Croix de guerre avec palme. Il obtient le grade de sergent.

Après la guerre, il effectue des voyages de propagande en France et à l’étranger, il s’illustre notamment en se posant au bord du Volcan Bromo de Java le 26 juillet 1922.
Il participe au relevé cadastral de La Martinique en y effectuant des photographies aériennes. À son retour, il renonce à voler pour des raisons financières et d’épuisement.

Il ouvre alors en janvier 1926 un magasin de réfection de pneumatiques automobiles à Melun qu’il tient jusqu’à sa retraite en 1959.