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Robert
DULAC

(1904-1985)
Premier Président du Comité du Jumelage d’Évreux

Évreux fait partie de la première centaine de villes à s’être lancées dans l’aventure de la réconciliation avec l’Allemagne à travers son jumelage avec la ville de Rüsselsheim, avant même la signature du traité franco-allemand de coopération – le traité de l’Élysée – le 22 janvier 1963.

Robert Dulac en 1961
Archives municipales d'Évreux. 244w1

Pour réaliser ce jumelage, en fixer les dates à Évreux et à Rugby (cité britannique avec laquelle elle est jumelée depuis 1957), arrêter le programme des cérémonies et poursuivre les échanges, un Comité est constitué le 30 novembre 1959, dont la présidence est confiée à Robert Dulac, alors président du Syndicat d’initiative.

À l’occasion de la signature de la Charte de jumelage en 1961, Dulac insiste sur le rôle des communes et des citoyens dans la construction européenne : « C’est à nous tous qu’incombe la tâche humaine de bâtir une union de cœur. » La « raison », c’est « le rapprochement de deux nations qui apparaît comme une nécessité, et qui se situe lui-même dans une perspective plus large, celle de l’Europe ».

Il évoque la voie de la réconciliation sans oubli du passé : « Même si nous sommes résolument tournés vers l’avenir, le ressentiment comme l’oubli pur et simple seraient
deux positions à l’égard du passé aussi dangereuses l’une que l’autre. »
Il plaide la « voie difficile de la franchise ». Ce point de vue est encore assez peu partagé à l’époque.
Il conclut son discours en annonçant que « nos comités du jumelage ne sauraient se borner à donner des adresses, ni à organiser des voyages à la manière de simples agences.
Nous voulons établir des relations profondes et permanentes entre des tempéraments personnels, et faire en sorte que, si nos deux villes sont sœurs jumelles, leurs habitants se considèrent comme des frères. Ainsi, pourra peut-être prendre corps un jour l’idée qui fut chère à tant de penseurs, mais reste hélas encore à réaliser, d’une humanité unie, comparable à une grande famille. »

Soixante ans plus tard, le jumelage avec Rüsselsheim est toujours bien actif et les échanges toujours présents entre les habitants des deux villes.