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Jean-Pierre
PONNELLE

(1932-1988)
Metteur en scène international, auteur du triptyque « La descente de la Croix » ornant la chapelle de la base aérienne 105

Jean-Pierre Ponnelle est un artiste français qui a effectué la majeure partie de sa carrière à l’étranger. Il l’un des metteurs en scène d’opéra les plus importants du XXe siècle.

Jean-Pierre Ponnelle en répétition
Archives municipales d'Évreux. Fonds numérisés

Après la Seconde Guerre mondiale, il fréquente le lycée français de Baden-Baden (Allemagne), où son père co-fonde la station de radio Südwestfunk en tant qu’officier des Forces Françaises en Allemagne (FFA). Il poursuit par la suite des études de philosophie, de littérature et d’histoire de l’art à Strasbourg et à la Sorbonne, puis des études de théâtre à l’Université libre de Berlin. À partir de 1950, il conçoit des décors et des costumes pour des opéras ainsi que des spectacles de ballet et de théâtre.

En 1959, il est appelé sous les drapeaux en pleine guerre d’Algérie. Pacifiste, il renonce à faire sa préparation de sous-officier (EOR) et il est envoyé dans le Sud marocain et le Sud algérien, une longue expérience de trente mois qui va profondément le marquer. À cette époque, il est chargé par le général Paul Vanuxem de peindre une fresque pour l’église « Notre Dame de la paix », église des militaires français stationnés à Baden-Baden. Il réalise alors, en 1960, le triptyque d’autel « La descente de la Croix ». Avec ses 7,40 m de long sur 3,50 m de haut c’est une œuvre imposante et étonnante en bois peint où sont représentés les saints patrons des armées. Dans cette œuvre, il applique le slogan « Dum Credo Vinco » à la vie du militaire chrétien : « Si j’ai la foi, je vaincrai ». À la suite du christ, mort sur la Croix pour le bien de l’humanité, le soldat prend le relais dans la défense de la vie de la cité. Partout, il est présent pour que la lumière l’emporte sur le règne des ténèbres, pour que la paix soit maintenue, pour que la vie remporte la victoire sur la mort.

Jean-Pierre Ponnelle fait don le 8 janvier 1961 du triptyque à l’associations des « Amis de l’Aumônerie catholique ». Son don est sans condition, mais l’auteur exprime le souhait qu’il « soit affecté plus spécialement à une chapelle ou église du culte catholique de France, servant à l’usage des militaires français ». C’est pour respecter ce souhait, qu’en avril 1968 le tableau est transféré par Transall à la Chapelle Saint-Clément de la base aérienne 105. D’abord positionnée sur le mur de la tribune, l’œuvre est par la suite déplacée en mars 1980 pour orner le mur du chœur selon les souhaits du Colonel Cazaux qui souhaitait lui réserver la place d’honneur.

Artiste de renommée internationale et travailleur infatigable, Ponnelle a œuvré au cours de sa longue carrière à la réalisation de 303 mises en scène d’opéras, qui ont pour beaucoup fait date.

Décédé le 11 août 1988 à Munich, Jean-Pierre Ponnelle est inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris. Au moment de sa disparition, il devait prendre la direction des spectacles de l’Opéra Bastille à Paris.

Une salle de l’opéra de Strasbourg porte désormais son nom afin de faire perdurer son souvenir.