Ce rêve s'est réalisé en deux étapes, d'abord avec les ballons à air chaud des frères Montgolfier, à la veille de la Révolution, puis avec les avions de Clément Ader, des frères Wright et de Louis Blériot, au tournant du XXe siècle, qui ont permis aux hommes de véritablement naviguer dans les airs. Dans l’histoire de cette conquête de l’air, Évreux et l’Eure prirent leur place grâce à des hommes et des femmes exceptionnelles qui tentèrent ou inventèrent
« des premières fois ! ».
Découvrez le récit de ces pionniers en lien avec notre territoire qui participèrent chacun à leur façon aux débuts de l’histoire de l’aviation.
Premier aéronaute eurois
C'est l'invention des frères Montgolfier qui va donner un tournant décisif à sa carrière. Quelques mois seulement après les premiers vols en ballon, il perfectionne la technique (son ballon est gonflé à l'hydrogène et non à l'air chaud) et effectue sa première ascension en mars 1784 depuis le champ de Mars à Paris. Il effectue ensuite deux ascensions à Rouen, le 23 mai et le 18 juillet 1784. Il est alors le premier à utiliser une hélice appliquée à la navigation aérienne...
dit DURUOF
Premier pilote à avoir navigué dans le ciel de l’Eure
Deux ans plus tard, il devient aéronaute de foire pour gagner sa vie sous le nom de Duruof, anagramme de son patronyme. Il se révèle tout de suite être un excellent pilote malgré son jeune âge. Il achète alors à Eugène Godard, un ballon de 1200 m3 qu’il baptise le Neptune, ballon avec lequel il accomplit deux ascensions remarquables à Calais puis à Monaco...
héros du vol Paris-Pau en 1911
Créateur de l’insigne de pilote militaire
Membre de l'Aéro-Club de France naissant, il obtient le brevet de pilote civil n° 45 en 1910. Il est également l’un des initiateurs du développement de l’aviation à Évreux...
Elle se marie à l’âge de 16 ans avec Jules Maréchal, vétérinaire à Étrepagny. Passionnée d’aviation alors que les femmes y sont rares, elle effectue deux vols en tant que passagère d’Alphonse Poirée : Étrepagny-Gisors (juin 1913), puis, Louviers-Évreux (novembre 1913).
À l’âge de 21 ans, elle se fait connaitre en devenant la seconde femme au monde, après l’anglaise Miss Trehawke Davies, à être passagère dans un avion tentant un looping...
REYMOND
Médecin humaniste, pilote d'avion et sénateur de la Loire (1905 à 1914), Émile Reymond est le seul sénateur mort au combat pendant la Première Guerre Mondiale.
Sénateur hors du commun, dès le début de l'aviation, il est des premiers à entrevoir l'importance du rôle militaire qu'elle est appelée à jouer et devient le protecteur officiel de tous ceux qui travaillent à son développement. Il passe par ailleurs son brevet de pilote en 1910. Il est vice-président du groupe aviation au Sénat et devient, en 1912, président du Comité national de l'aviation militaire. Il prend dans ce cadre, une part active à la création de la station d’aviation Bellenger à Évreux et fait partie des officiels présents lors de son inauguration en 1913, tant dans les airs que sur terre...
Premier aviateur à avoir atterri à Évreux (hors meeting aérien)
En septembre 1912, alors qu’il survole Évreux, il doit atterrir en urgence, « aller aux vaches », en se posant dans un champ du quartier de Cambolle. C’est le premier atterrissage (hors meeting aérien) référencé par la Société Civile d’aviation d’Évreux, alors que la ville ne possède pas encore de station d’aviation...
JACQUELIN
Inventeur d’un appareil de photographie aérienne automatique
Médaillé d'argent à l'Exposition universelle de Paris de 1889, il exerce la profession d’architecte et de peintre...
POIRÉE
Né dans une famille d’agriculteur dans le Soissonais, il quitte tout à 27 ans pour se consacrer à sa passion. En 1910, il débute dans l’aviation à Issy-les-Moulineaux et fait seul son apprentissage sur un monoplan Blériot. Il obtient son brevet de pilote civil n° 1156 délivré par l'Aéro-Club de France, le 26 novembre 1912...
Alphonse POIRÉE
Alphonse Poirée (né à Bourges) est le premier pilote à profiter des avantages de la station Bellenger à partir de 1913. Il est également le premier pilote professionnel de l’Aéro-club de l’Eure. C’était un as de la voltige aérienne.
Né dans une famille d’agriculteur dans le Soissonais, il quitte tout à 27 ans pour se consacrer à sa passion. En 1910, il débute dans l’aviation à Issy-les-Moulineaux et fait seul son apprentissage sur un monoplan Blériot. Il obtient son brevet de pilote civil n° 1156 délivré par l’Aéro-Club de France, le 26 novembre 1912.
Déjà célèbre dans la région comme organisateur de meeting, il fait alors d’Évreux son port d’attache. En aout 1913, il pilote un biplan Farman. Il est le premier à exécuter à Évreux le <br />« bouclage de la boucle » (looping the loop) dans une séance de voltige improvisée le jour de noël 1913.
Quand la Grande guerre débute, il se trouve en Russie où il fait des exhibitions. Il s’engage comme aviateur militaire avec l’accord de la France. Ses hauts faits lui valurent 4 médailles du Tsar, la Croix de guerre, la Médaille militaire ainsi que la Légion d’honneur.
Le 12 février 1916, la presse mentionne son passage à Évreux. Il regagne ensuite son poste en Russie.
Emprisonné par les soviets en 1917, il s’évade et rentre en France où il devient pilote réceptionnaire.
À la suite de l’armistice, il devient le chef pilote officiel de la maison Caudron. C’est à bord d’un Caudron C. 60, qu’il remporte la première édition du tour de France aéronautique de la Coupe Michelin, les 29 et 30 août 1921 en réalisant les 2 906 km du parcours en 37 heures 13 minutes et 40 secondes, à une vitesse moyenne de 78,080 km/h. Il essaie aussitôt après de battre son propre record car il fut déclassé au profit d’un aviateur italien.
Le 4 septembre, au cours d’une de ces étapes, il atterrit comme prévu sur la piste d’Évreux en début d’après-midi, puis repart après une courte pause de dix minutes, oubliant par mégarde son livre de bord. Il sera contraint de faire demi-tour mais gagnera toutefois l’étape puis la compétition.
Il meurt tragiquement à l’âge de 40 ans en s’écrasant à bord d’un quadrimoteur Caudron, prototype du Caudron C. 74, près du Bourget lors du meeting des Avions de Transport le 14 novembre 1922.
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Henri
Jacquelin
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Introduction