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Alphonse POIRÉE

(1883-1922)
Premier pilote professionnel de l’Aéro-club de l’Eure, pilote de guerre, puis pilote d’essai

Alphonse Poirée (né à Bourges) est le premier pilote à profiter des avantages de la station Bellenger à partir de 1913. Il est également le premier pilote professionnel de l’Aéro-club de l’Eure. C’était un as de la voltige aérienne.

Carte postale présentant Alphonse Poirée et son biplan Farman
Archives départementales de l'Eure. 1OJ22

Né dans une famille d’agriculteur dans le Soissonais, il quitte tout à 27 ans pour se consacrer à sa passion. En 1910, il débute dans l’aviation à Issy-les-Moulineaux et fait seul son apprentissage sur un monoplan Blériot. Il obtient son brevet de pilote civil n° 1156 délivré par l’Aéro-Club de France, le 26 novembre 1912.

Déjà célèbre dans la région comme organisateur de meeting, il fait alors d’Évreux son port d’attache. En aout 1913, il pilote un biplan Farman. Il est le premier à exécuter à Évreux le <br />« bouclage de la boucle » (looping the loop) dans une séance de voltige improvisée le jour de noël 1913.

Quand la Grande guerre débute, il se trouve en Russie où il fait des exhibitions. Il s’engage comme aviateur militaire avec l’accord de la France. Ses hauts faits lui valurent 4 médailles du Tsar, la Croix de guerre, la Médaille militaire ainsi que la Légion d’honneur.

Le 12 février 1916, la presse mentionne son passage à Évreux. Il regagne ensuite son poste en Russie.

Emprisonné par les soviets en 1917, il s’évade et rentre en France où il devient pilote réceptionnaire.

À la suite de l’armistice, il devient le chef pilote officiel de la maison Caudron. C’est à bord d’un Caudron C. 60, qu’il remporte la première édition du tour de France aéronautique de la Coupe Michelin, les 29 et 30 août 1921 en réalisant les 2 906 km du parcours en 37 heures 13 minutes et 40 secondes, à une vitesse moyenne de 78,080 km/h. Il essaie aussitôt après de battre son propre record car il fut déclassé au profit d’un aviateur italien.

Le 4 septembre, au cours d’une de ces étapes, il atterrit comme prévu sur la piste d’Évreux en début d’après-midi, puis repart après une courte pause de dix minutes, oubliant par mégarde son livre de bord. Il sera contraint de faire demi-tour mais gagnera toutefois l’étape puis la compétition.

Il meurt tragiquement à l’âge de 40 ans en s’écrasant à bord d’un quadrimoteur Caudron, prototype du Caudron C. 74, près du Bourget lors du meeting des Avions de Transport le 14 novembre 1922.