Néanmoins, les avions font partie du quotidien, et, une poignée de passionnés, pour la plupart des anciens pilotes de la Grande Guerre, entendent promouvoir l’aviation.
Les années de l’entre-deux-guerres vont être celles des années folles, celles où des hommes et des femmes intrépides, audacieux, vont prendre des risques en accomplissant plusieurs exploits : doter Évreux d’un véritable
aéro-club, relancer les meetings aériens avec des pilotes d’exception, développer l’aviation populaire et créer de nouveaux avions ainsi qu’une école pilotage.
Présente au meeting aérien d’Évreux en 1925
Adrienne Bolland est venue à l’aviation tout de suite après la Première Guerre mondiale en rejoignant en novembre 1919 l’école de pilotage Caudron située sur la plage du Crotoy, dans la baie de Somme. À 24 ans, elle est la 13e femme à obtenir son brevet de pilote le 26 janvier 1920. Sitôt son brevet obtenu, elle est engagée par la société Caudron comme pilote d’essai et réalise deux exploits : elle devient la première femme à effectuer la traversée de la Manche dans le sens France/Angleterre le 25 août 1920...
ELDER
Vainqueur de la Coupe des aviatrices à Evreux (1934)
En 1930, elle rejoint Paris et se fait désormais appeler Viviane Elder. Cette même année, on la retrouve en train de jouer le casse-cou en sautant en parachute au meeting de l’Oranie (en Algérie). En 1931-1932, elle est actrice dans trois films, dont le plus connu est Méphisto où elle tourne avec Jean Gabin.
En 1934, elle participe aux « Douze Heures d’Angers » aux commande de son Farman : cette course d’endurance pour avions de tourisme la met aux prises avec d’autres aviatrices, telles Hélène Boucher et Madeleine Charnaux...
Maire d’Évreux, conseiller général et sénateur de l’Eure
Pendant la Première Guerre mondiale, il falsifie sa date de naissance afin de s’engager dès le début du conflit. Après être passé par l’infanterie, il se tourne vers l’aviation et obtient son brevet de pilote militaire en février 1917. Nommé sergent, il sert par la suite en qualité de pilote de reconnaissance...
GOUBERT
Adolescent, il est émerveillé par les acrobaties d’Alphonse Poirée au meeting de Louviers, dont il suit par la suite avec enthousiasme les exploits ultérieurs à Évreux.
En 1922, il sollicite et obtient le parrainage du Capitaine Bellenger pour intégrer l’Aéro-club de France, « seul pouvoir sportif officiel pour l’Aéronautique en France »...
HÉE
En 1912, il est membre, lors de sa fondation, du « Club des cent » : né avec le tourisme automobile, c’est un club relativement fermé d’amateurs de gastronomie française et de vins fins. La même année, il est l’un des cofondateurs de la Société civile d’aviation qui assure l’organisation et l’entretien de la station d’aviation Bellenger. Il en devient le secrétaire. Il est également trésorier de la Chambre de commerce d’Évreux. En 1925, il apporte son soutien à Henri Goubert qui souhaite développer l’aviation au niveau local...
LEMÉE
Premier chef pilote de de l'Aéro-Club de l’Eure
En 1929, alors Caporal, il souscrit un contrat de 3 ans avec l’aviation militaire à l’issue de sa formation de pilote à l’école de chasse d’Istres. Cet excellent pilote de voltige ébroïcien devient en 1932, le premier chef pilote de l’Aéro-Club de l’Eure où il va donner un grand nombre de baptêmes de l’air et enthousiasmer le public par ses démonstrations aériennes. Il donne également des cours d’aviation à partir de 1933...
LEROY
Professeur au lycée technique d’Évreux
Mobilisé pendant la première guerre mondiale dans une compagnie d’aérostiers, il est fait prisonnier et reste interné pendant toute la durée de la guerre à Munster. Pendant sa captivité il entreprend une maquette d’hydravion qu’il terminera après son retour de captivité...
TURGIS
Mort en service aérien à 22 ans
Boursier chez l’avionneur Farman en 1927 et engagé volontaire aussitôt après, il obtient rapidement son brevet de pilote et se soumet à la rude discipline de l’aviation militaire. D’abord pilote de chasse, puis de grande reconnaissance, au sein du 31e régiment d’aviation basé à Tours, il est affecté en 1929 à la 3e escadrille du 22e régiment de bombardement de Chartres pour piloter des appareils gros porteurs...
Georges
BERNARD
Maire d’Évreux, conseiller général et sénateur de l’Eure
Né d’un père distillateur et d’une mère couturière, Georges Bernard perpétue la tradition familiale en devenant associé dans une entreprise de fabrication d’alcool à base de pommes, présente en Normandie, Bretagne et Ile-de-France.
Pendant la Première Guerre mondiale, il falsifie sa date de naissance afin de s’engager dès le début du conflit. Après être passé par l’infanterie, il se tourne vers l’aviation et obtient son brevet de pilote militaire en février 1917. Nommé sergent, il sert par la suite en qualité de pilote de reconnaissance.
Grand sportif, pratiquant le rugby et l’escrime, président de l’Athletic Club Ébroïcien, il est approché par Edmond Hée et Henri Goubert pour présider l’Aéro-club de l’Eure qui est fondé en 1929. Il est lui-même profondément convaincu des vertus d’une telle structure qui « créerait un lien de camaraderie et serait un centre protecteur et moral des fervents de l’aviation et aussi du vol sans moteur très pratiqué par la jeunesse allemande ».
Il occupe la fonction de président de l’Aéro-club de l’Eure avec énergie pendant 21 ans (1929 à 1950), avant d’en être nommé président d’honneur.
Durant la Seconde Guerre mondiale, il s’engage dans la Résistance et agit avec bravoure, n’hésitant pas à se rendre à Paris auprès des autorités allemandes pour faire libérer des ouvriers de sa maison de commerce.
En 1944, il est désigné pour présider le Comité départemental de la Libération de l’Eure.
Après-guerre, il est élu maire d’Évreux à deux reprises (1947-1953), conseiller général et sénateur de l’Eure. Il s’éteint à Évreux le 20 septembre 1957.
Sa participation aux deux guerres mondiales lui auront valu de nombreuses décorations : officier de la Légion d’honneur, décoré de la Croix de guerre 1914-1918 et médaillé de la Résistance.
En son hommage, le Conseil municipal d’Évreux décidera, le 18 février 1958, de débaptiser la rue Villaine qui deviendra la « rue Georges Bernard ».
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