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Pierre
MENDÈS FRANCE

(1907-1982)
Pilote-observateur militaire, homme d’État, artisan de la réconciliation franco-allemande

Député de l’Eure de 1932 à 1942, puis de 1946 à 1958, Pierre Mendès France sert durant la Seconde Guerre mondiale dans les Forces aériennes françaises libres. Président du Conseil en juin 1954, il œuvre en faveur d’un dialogue et d’une coopération entre la France et l’Allemagne.

Portrait de Pierre Mendes France en 1948 par les Studios Harcourt
Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, Dist. RMN-Grand Palais / Studio Harcourt

Ce brillant étudiant en droit s’engage rapidement dans le militantisme politique au sein du parti radical. Après plusieurs incursions dans l’Eure, il s’installe comme avocat à Louviers en 1930 et, deux ans plus tard, à seulement 25 ans, il est élu député de la circonscription de Louviers.

Mobilisé comme lieutenant de réserve en 1939, les circonstances et sa formation accélérée dans l’aviation en tant que pilote observateur, ne lui permettent pas de combattre lors de la campagne de France. Malgré la défaite, il est désireux de poursuivre la guerre et s’embarque à bord du Massilia à destination du Maroc où il retrouve son unité. Condamné pour « désertion » par le régime de Vichy, il parvient à s’évader et rejoint Londres en février 1942. Il s’engage dans les Forces Aériennes Françaises Libres (FAFL). Le 3 octobre 1943, il est promu capitaine des aviateurs du Groupe Lorraine. Après avoir servi en tant que navigateur entre août et novembre 1943, il est appelé à des fonctions ministérielles au sein du gouvernement de la France libre. En désaccord sur la politique financière à mener au sortir de la guerre, il quitte en avril 1945 le gouvernement provisoire présidé par le général de Gaulle. Réélu député, il effectue également plusieurs missions au FMI et aux Nations unies.

Il accompagne la visite du général de Gaulle à Évreux le 8 octobre 1944 et y revient en 1954.
Insérer film INA sur la visite de PMF à Évreux.

Dans une IVe République en proie à l’instabilité, il est appelé à devenir président du Conseil des ministres en juin 1954. Sa courte présidence de 7 mois seulement est marqué par l’échec de la tentative de faire ratifier par le Parlement le traité de Communauté européenne de Défense, destiné à éviter la renaissance d’une armée allemande autonome. Mais en octobre 1954, la rencontre entre Pierre Mendès France et le chancelier Adenauer à La Celle-Saint-Cloud, permet en effet de poser les bases d’une future coopération franco-allemande dans les domaines politique, économique et culturel.

Comme le souligne Jean-Marie Soutou dans ses Mémoires posthumes, « il a déblayé la route de l’entente franco-allemande en levant un certain nombre d’obstacles, qui sans doute seraient devenus difficilement surmontables, route sur laquelle le Général, après 1958, allait lui-même s’engager »

Une rue d’Évreux porte aujourd’hui son nom.

Parmi ses décorations, il est titulaire de la Croix de Guerre, de la Médaille de la résistance et de la Légion d’honneur.