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Jeanne PAPAVOINE

(1874-1947)
en religion Sœur Sainte-Espérance

Supérieure générale de la Communauté de la Providence d’Évreux, elle se distingue pendant la Première Guerre mondiale comme infirmière de la Société de secours aux blessés militaires, et surveillante générale de l’hôpital auxiliaire n° 12.

Carte postale adressée à Sœur Sainte Espérance, surveillante générale de l’hôpital auxiliaire n° 12 pendant la première guerre mondiale (recto)
Archives municipales d'Évreux. Fonds privés. Collection Providence n°19

Le 9 août 1914, les locaux de l’ancien pensionnat du Grand séminaire de Saint-Taurin sont mis à la disposition de la Croix-Rouge par la Communauté des Sœurs de la Providence. Jusqu’au 31 décembre 1918, ils accueillent l’hôpital temporaire n°12, administré par l’industriel Charles Lecœur.

Pendant quatre ans, cet hôpital accueille davantage de malades que de blessés, de nationalités très diverses : russes, italiens, anglais, belges, tirailleurs algériens, sénégalais ou marocains, et même, en septembre 1914, 200 blessés allemands. Très bien accueillis et soignés à Évreux, beaucoup manifestent, après leur passage à l’hôpital, une profonde reconnaissance à l’égard des infirmières, comme en témoignent les nombreuses cartes postales envoyées à la Providence, tel ce « Souvenir affectueux d’une infirmière et amie » adressé à sœur Sainte Espérance, supérieure des infirmières, par un nommé Leconte. Un groupe d’anciens blessés retourné au front a même donné le nom de cette sœur à leur tranchée, afin que cela leur porte bonheur.

Pendant toute la durée de la Grande Guerre, grâce à son dévouement de nuit comme de jour, à son tact et son abnégation, sœur Sainte-Espérance a donc permis à l’hôpital auxiliaire n°12 d’Évreux de fonctionner au mieux.

Elle est décorée de la Médaille d’honneur des épidémies en 1920. Elle reçoit également la Légion d’Honneur le 7 mai 1921 avec la citation suivante : « Femme toute de charité et d’esprit de sacrifice dont la vie a été consacré aux malades et aux blessés ; pendant la guerre a donné aux militaires hospitalisés les soins attentionnés et touchants qui guérissent et les paroles affectueuses qui consolent. Admirable de dévouement. » (Extrait du Journal officiel du 12 mai 1921).