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L’école de pilotage Morane et la société Amiot

(1937-1939)
Au cours des années Trente, l’Armée de l’Air décide de s’implanter à Évreux.

Dès 1937, la création d’une base aérienne est envisagée et des terrains contigus à ceux de l’Aéro-club sont acquis. Le Ministère de l’Air projette la construction à Évreux d’une base devant servir à la fois d’école de pilotage et de plate-forme éventuelle d’opérations pour les formations de guerre. Il acquiert tout d’abord, au sud du village de Fauville, un terrain de 112 hectares destiné à accueillir une école de pilotage. Des terrains sont concédés à l’école privée de pilotage Morane, implantée à Villacoublay, qui y construit plusieurs bâtiments. L’école de pilotage n’est créée finalement que deux ans plus tard, en 1939. La société construit les premières infrastructures de la future base : un grand hangar d’aviation métallique et un bâtiment pour accueillir les instructeurs et les élèves. L’inauguration de l’école, prévue pour fin 1939, n’aura jamais lieu. La guerre éclate et, après réquisition, l’établissement passe sous l’égide du bataillon de l’Air n°107 de la Base Aérienne de Villacoublay.

Hangars de l'École Morane
Collections du Musée de la base aérienne 105. © Stéphane Vuillemin

Deux usines pour un même combat
Parallèlement à l’école Morane, deux usines aéronautiques vont s’installer à proximité de la base. L’Armée de l’Air décide de la construction d’une usine blindée, semi-enterrée, dédiée au montage d’avions. La seconde est la Société d’emboutissage et de constructions mécaniques (SECM), devenue Chantiers aéronautiques de Normandie (CAN). Fondée en 1938 par la société Amiot, cette société travaille sur un prototype d’avion stratosphérique. Elle installe ainsi à proximité de l’École Morane une usine d’assemblage d’avions et un bureau d’études, sur un ensemble foncier de 400 hectares. Deux bâtiments d’une superficie de 10 000 mètres carrés sont édifiés le long de la nationale 13. Mais la déclaration de guerre anéantit les deux projets : l’usine blindée n’est jamais achevée et, vingt-quatre heures avant l’arrivée des Allemands, le prototype d’avion stratosphérique AMIOT 400 qui devait effectuer son premier vol d’essai dix jours plus tard est saboté.

Bâtiments des élèves
Collections du Musée de la base aérienne 105. © Stéphane Vuillemin