01

Les origines : la station d’aviation Bellenger

(1912-1929)

1909 : Louis Blériot traverse la Manche par la voie des airs. Deux ans plus tard, en juillet 1911, Évreux célèbre son premier héros de l’aviation, le capitaine Georges Bellenger. Celui-ci vient de réussir avec succès le premier vol Paris-Pau, soit près de 700 kilomètres. Une réception est organisée à Evreux en son honneur le 29 juin 1911, au cours de laquelle Georges Bellenger déclare « que le développement de l’aviation est dû non à un homme isolé mais à un ensemble d’efforts persévérants ».


Suite à cet exploit, le 28 février 1912, le docteur Lerat propose à la Municipalité « d’offrir à la ville un hangar pour avions et de le nommer du nom du capitaine Bellenger ». La ville d’Évreux ne veut pas rester à l’écart de l’engouement national…

Un Blériot XI stationné sur le terrain d'aviation d'Évreux, au moment de son l'inauguration du terrain d'aviation le 9 juin 1913
Archives municipales d'Évreux. 6Fi 1063

Le 9 mars 1912, une souscription est ouverte à l’Hôtel de Ville : en quelques mois, plus de 3 000 francs (dont 1 000 francs offerts par la Municipalité) sont réunis, auxquels viendront s’ajouter diverses subventions. Les fonds récoltés vont permettre l’achat de trois avions ainsi que le financement de la construction d’un premier hangar pour avions à Évreux. Le 28 mars est créé le Comité d’Aviation d’Évreux, qui devient quelques mois plus tard la Société Civile d’Aviation d’Évreux. Elle se donne pour missions de gérer le premier terrain d’atterrissage, la construction, puis l’entretien d’une halte ébroïcienne.

Le 13 mars 1913, au cours d’une cérémonie, la station d’aviation d’Évreux reçoit son nom de baptême. Le capitaine Bellenger se voit donc honoré de son vivant par l’attribution de son patronyme à la première station d’aviation de la République française !
Le 9 juin 1913, la station d’aviation d’Évreux est inaugurée, sous les auspices du Ministère de la Guerre, en présence de plus de 15 000 personnes dont de très nombreuses personnalités : aviateurs civils et militaires, généraux, sénateurs et députés.
Elle prend bien vite le nom de « Station d’Aviation Bellenger ». Jusqu’à la déclaration de guerre en 1914, l’activité de la station garde une exploitation aérienne mixte à prédominance militaire.
Elle accueille notamment de nombreux spectacles aériens, en particulier les démonstrations de l’as de la voltige Alphonse Poirée.
Pendant la Première Guerre mondiale, la station d’aviation étant loin du front, on aurait pu croire que les avions déserteraient le ciel ébroïcien. Ce ne fut pas le cas. Le ciel de Normandie étant devenu un espace d’entrainement pour les nouveaux pilotes qui se forment à l’arrière du front dans les écoles d’aviation militaires, le champ d’aviation d’Évreux reste un point d’étape important pour ces pilotes en cours de formation ainsi que pour le transit des avions militaires français et anglais.
L’engouement des Ébroïciens pour l’aviation s’estompe peu à peu après la fin de la guerre, et la station est rendue à sa vocation première d’étape aéronautique. Il faut attendre mai 1925 pour que soit organisé un important meeting aérien, à la suite duquel un projet de création d’un aéroclub voit le jour. Dès lors, l’activité aérienne reprend doucement sous l’impulsion de trois passionnés, Georges Hée, Henri Goubert et Georges Bernard. En 1929, l’Aéro-Club d’Évreux est créé.